Industrie pharmaceutique: vers une économie plus circulaire?

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L’attente d’engagement en matière d’économie circulaire n’a jamais été aussi prégnante qu’aujourd’hui. Mue par l’épuisement des ressources naturelles, les changements climatiques, l’extinction d’espèces naturelles, la prise de conscience des dérives économiques, la surconsommation paroxysmique et la peur du futur, elle n’épargne aucun secteur et exhorte les industries à trouver de nouveaux modèles économiques visant à prévenir les dommages environnementaux et à optimaliser la gestion des ressources.

Bien entendu, l’industrie pharmaceutique n’échappe pas au phénomène. Mais comment intégrer au mieux la prévention des déchets, l’éco-conception, le recyclage, la synergie industrielle, la durabilité, etc. dans ce secteur œuvrant pour la santé et le bien-être?

Protéger la santé de l’Homme et de l’environnement

Par ses activités de recherche, de fabrication et de commercialisation des médicaments, l’industrie pharmaceutique vise, sans cesse, à améliorer la santé humaine et vétérinaire.

Pour être louable, cette expertise médicale et technologique indispensable à la santé des individus doit désormais s’inscrire dans une approche responsable plus globale incluant la santé de la planète aussi.

Confronté à des défis majeurs sur le plan mondial, l’industrie pharmaceutique a amorcé sa transition vers l’économie circulaire depuis plusieurs années déjà. En veillant notamment à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, en optimisant sa consommation d’eau et d’énergie, en diminuant la production de ses déchets et en limitant les pollutions liées à ses activités. De nombreux laboratoires* ont par ailleurs signé la déclaration Caring for climate et se sont engagés, en tant qu’entreprises, à lutter activement contre le changement climatique (préservation de l’environnement, développement durable, assainissement de l’eau, etc.).

Mais toutes ces adaptations risquent d’être insuffisantes pour la planète. D’où la pression croissante des populations et l’appel à la mise en place de politiques plus contraignantes. Dans un récent rapport publié par The Prince of Wales’s Corporate Leaders Group (CLG) – European industry in the 21st century: New models for resource productivity, quatorze entreprises européennes (issues de secteurs divers) parlent ouvertement de leur engagement, partagent les actions mises en œuvre pour améliorer la gestion des ressources utilisées et plaident en faveur d’un soutien politique plus appuyé de l’Union européenne et ses États membres pour accélérer la transition vers une économie circulaire efficace et durable.

*(Allergan, Bayer, GSK, Novartis, Novo Nordisk, Pfizer, Takeda, etc.)

Penser action et non réaction

Il ne suffit donc plus de penser en réaction au recyclage (notice, carton d’emballage, papier, seringues, aiguilles, etc.), à l’économie des ressources (eau, énergie, biodiversité, etc.), à la valorisation énergétique (récupération de l’énergie par incinération des médicaments non utilisés), à la sensibilisation collective (achat de médicaments responsable auprès des hôpitaux, des institutions et des particuliers), à l’innovation plus respectueuse de l’environnement! Il est plus que temps d’imaginer de nouvelles stratégies industrielles incluant en amont l’éco-conception, des solutions pour limiter la production des déchets et pour réutiliser les matériaux secondaires, la valorisation des déchets, la synergie industrielle, le partage d’infrastructure, de matériel industriel, de ressources, de technologies, etc.

Pour ce faire, il est indispensable d’offrir un cadre politique clair et cohérent prônant la prévention, la réparation, la réutilisation et un cadre fiscal motivant encourageant les principes d’économie circulaire (réduction de la taxation du travail au profit d’une taxation des ressources) pour stimuler les entreprises à réaliser une transition efficace et durable.

L’industrie pharmaceutique a tout à y gagner, elle aussi, en termes d’image. Il est certain que les consommateurs sensibles aux enjeux environnements se montreront plus confiants et fidèles vis-à-vis d’entreprises soucieuses d’œuvrer à la maîtrise de leur empreinte environnementale.

Mais dispose-t-elle de conditions favorables pour réussir sa transition? Quelles sont ses attentes et ses besoins? Peut-elle être une industrie modèle?

Seul l’avenir nous le dira… du moins si l’avenir a encore un sens!

www.leem.org/performances-environnementales-soutenir-et-consolider-les-efforts-en-faveur-de-lenvironnement